La Femme. Il m’a fallu du temps pour comprendre que c’est ce que je deviendrais en devenant adulte : une femme.
Une Femme.
Lorsque j’étais enfant, je pensais pouvoir éventuellement faire le choix de devenir un homme. Je ne me voyais pas devenir une femme comme celles des magazines, ni une femme comme ma mère : mère, petite et obèse. Et puis, je ne sais à quel moment, j’ai commencé à comprendre…
La Femme, c’est une idée, un concept…
J’ai toujours aimé jouer aux barbies, mais je ne m’imaginais pas devenir une femme qui leurs ressemblerait. Je leur cherchait des pantalons, je cherchais des poupées qui ressemblent à La Femme que je voudrais devenir. La poupée barbie Skipper était brune, petite, aux yeux verts, elle me plaisait beaucoup plus ! Mais quand même, mon hérédité ne jouait pas en faveur d’un physique de poupée à l’âge adulte.
La Femme : Était-ce celle des magazines ? Celles que je côtoyais, des mères et grands mères pour la plupart ?
Non décidément, je ne voulais pas devenir « La Femme », ni mère, ni objet. Quel autre modèle m’offrait la société et mon entourage ?
L’adolescence m’apporta plus d’idées sur ce que c’était d’être une femme : j’avais un corps de femme , il fallait bien que j’en soit une alors ! Ma première façon de me le prouver fut peut-être d’aller vers les « hommes » mais cela ne me satisfaisait pas. En effet, les femmes me semblaient autant attirantes d’une certaine façon.
La Femme, Les Femmes. Oui ce sont elles qui m’ont permis de me sentir une femme. Nous avons ris, partagés… L’amitié féminine m’est devenue précieuse.
Et puis, j’ai décidé que cela n’avait pas d’importance. J’ai cessé de vouloir être La Femme que la société me présentait : Au revoir maquillage ; Au revoir épilation et autre rasage ; Au revoir cheveux longs ; Au revoir tentative de définition par le sexe de naissance ; Au revoir soumission … ! Bonjour MOI.
J’ai décidé d’être une personne. Une personne qui fait des choix, qui réfléchit au monde qui l’entoure, qui communique avec autrui sans réfléchir au sexe que la loterie de la procréation a pu lui donner.
Cela ne plait pas toujours… Surtout aux hommes. Peut-être est-ce parce que je n’ai pas choisi de traits de caractères genrés ? Une Femme, oui j’en suis une ! Même si mon enfance et mon adolescence furent parcourues de « T’es un garçon ? » et que le désir de mon père était d’avoir un fils après sa première fille. Car être une femme, n’est-ce pas avoir les attribut sexuels du genre femelle (ahah on ne peut accordé ce mot au masculin) ? Et bien, je les ai, et pour le reste : Non merci, les modèles de genre ne m’intéresse pas :
- Je ne serais pas soumise.
- Je ne m’obligerais à avoir des relations uniquement avec des hommes.
- Je ne me présenterais pas avec des atours sous-entendant que je suis un objet sexuel.
- Je ne penserais pas qu’à avoir des enfants.
- Je ne ferais pas plus les tâches ménagères que la personne qui vit avec moi.
- Mon enfant ne sera pas éduqué uniquement ou « plus » par sa mère.
- Je serais rémunéré autant qu’un homme à travail égal.
- Je ne considèrerais pas « normal et compréhensible » qu’un homme me frappe ou tente d’abuser sexuellement de moi.
- Je ne ferais pas l’amour avec un homme « pour lui faire plaisir », « parce qu’il a des besoins ».
- Je n’élèverais pas ma fille à devenir genrée femme mais juste une être humaine.
- Je n’accepterais pas qu’autrui m’attribue des traits de caractère genré.
- Je n’accepterais pas que la société véhicule une image dominée et stéréotypée de La Femme… et de L’Homme.