Si aujourd’hui, c’est la journée de la femme, selon vous LA FEMME c’est quoi aujourd’hui ? Contribution de Maïa

21 février 2011 par laurent.mozon Laisser une réponse »

La femme c’est quoi ou c’est qui ?
Je crois bien que la femme n’existe pas, et qu’elle nous a volé notre
journée. Pour célébrer dans tous les pays du monde les femmes qui se
sont battues pour l’égalité, de meilleures conditions de travail et le
droit de vote, et pour faire aboutir leurs revendications, on a
déclaré le 8 mars « la journée internationale des droits des femmes » en
1977.(cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_internationale_des_droits_de_la_femme)
J’ai comme l’impression qu’on a célébré la victoire finale trop tôt…
« aucun pays au monde n’a atteint la pleine égalité entre les sexes,
que ce soit de jure ou de facto. Dans de nombreux pays, les femmes
continuent de subir des discriminations en matière de mariage, de
divorce, d’héritage et de nationalité. Les traditions, coutumes, et
attitudes stéréotypées constituent des obstacles considérables à
l’égalité et à la jouissance des droits fondamentaux. »
(http://www.aidh.org/Femme/HP_DdF.htm)

Aujourd’hui c’est devenu « la journée de la femme ». La femme c’est
celle qui lutte pour son émancipation ? La féministe ? Je ne crois
pas, elle a pas très bonne image la féministe aujourd’hui. La femme.
Et son opposé c’est l’homme ? Ou alors c’est son égal ? Et pourquoi on
fait tant la distinction ?
Si la femme c’est l’être humain femelle, alors pourquoi tant codifier
et matraquer la séparation des sexes, et dicter ce qu’on appelle « la
féminité » ? Du premier jour de votre vie (et même avant) à votre
dernier jour, vous serez distingué-e-s sur la forme (le plus souvent
supposée) de vos partie génitales, sur votre apparence, votre voix,
vos attitudes, vos gestes. Pas un jour sans que l’on vous distingue en
madame ou monsieur, ou pire en madame, *mademoiselle*, monsieur. Vous
pleurez ? vous êtes une femme, ou une femmelette. Vous êtes
aventureux-se ? Vous êtes un homme, ou un garçon manqué. La limite
n’est tracée que là où la société la met. Donc la femme c’est une
norme. La féminité c’est ce que la norme interdit aux hommes et oblige
aux femmes. Si cette féminité existait réellement, nous n’aurions pas
besoin de la contraindre dès le plus jeune âge.
Et puis la femme c’est une forme … Triste sort pour un être humain.
La femme c’est la femme de quelqu’un, c’est la femme active et mère et
toujours souriante et aimable, ou c’est la femme fatale, c’est la
femme parfaite. Par-faite par qui ? La femme c’est un idéal. Un idéal
défini par l’homme. Et l’homme créa « la femme ». Et la femme ne se
définit toujours pas par elle-même mais par ce que la société attend
d’elle : belle, sexy, maquillée, coiffée, bijoutée, habillée comme si
elle vivait sur un podium, disponible et douce, et mère forcément car
c’est son destin de femme. À quel prix ? Au prix du matraquage
publicitaire, d’une auto-destruction vécue comme nécessaire et des
ambitions enterrées. Mesurée, pesée, retouchée, complexée, dénudée,
humiliée, critiquée, rabaissée, voir vendue, violée, battue et gardée
en captivité. Libérée en théorie dans sa vie privée, professionnelle
et publique, en réalité dominée dans tous ces aspects et non autorisée
à le dévoiler. La femme est un idéal pour un résultat à jamais
insatisfaisant car on n’atteint jamais un idéal, on ne correspond
jamais totalement à une norme. Même pas pour le plaisir de ces
messieurs parce que l’inégalité a un coût. Finalement cette
frustration éternelle ne rapporte qu’à la marchandisation.
Essayer de faire rentrer la moitié de l’humanité dans ce moule et vous
récolterez de la déception, de la colère et un gros problème de
représentation.

Alors moi « la femme » j’y crois pas. Je ne m’y reconnais pas. Je ne
l’aime pas. Et je refuse de perdre mon temps à vouer un culte à un
être imaginaire.
Les femmes par contre je les aime. Les femmes n’existent que dans leur
diversité, leurs complexités et leurs imperfections, et c’est ça qui
fait leurs beautés. Celles que je célèbre aujourd’hui, ce sont les
femmes libres, qui suivent leurs objectifs et pas les fausses
contraintes. Le 8 mars c’est juste une journée pour rappeler qu’elles
existent, qu’elles ont raison et que si on relâche notre attention,
les vieilles habitudes vont reprendre le dessus et les avancés
sociales ne seront qu’un lointain souvenir, et au lieu de parler des
droits des femmes, on parlera de « la femme ». La solution ? Que les
femmes se définissent par elles-mêmes et pour elles-mêmes.
Vive les féministes ! Courage à toutes les femmes et merde à celleux
qui veulent les enfermer !

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