Le 2ème vendredi du mois de 15h à 16h, sur RCN 90.7 FM,
le collectif Debout! vous concocte une prestation radiophonique !
(de octobre 2013 à juin 2014)
En octobre : présentation du collectif Debout et de la Marche Mondiale des Femmes.
Le 2ème vendredi du mois de 15h à 16h, sur RCN 90.7 FM,
le collectif Debout! vous concocte une prestation radiophonique !
(de octobre 2013 à juin 2014)
En octobre : présentation du collectif Debout et de la Marche Mondiale des Femmes.
=> Vous trouverez toutes les infos sur ce site : http://www.indiegogo.com/projects/european-young-feminists-camp
=> Pour apporter votre contribution financière : https://www.indiegogo.com/projects/european-young-feminists-camp/contributions/new
Le Campement de Jeunes Féministes est une initiative de la Coordination européenne de la Marche Mondiale des Femmes, un mouvement social mondial qui rassemble des groupes de femmes de la base, pour lutter contre le patriarcat, l’exploitation et les violences subies par les femmes dans le monde. L’idée du campement est de construire un réseau et de la solidarité entre jeunes femmes féministes d’Europe et globalement pour rendre notre combat plus fort et durable.
Nous avons commencé avec le 1er campement en 2011 près de Toulouse en France, où environ 70 jeunes féministes de France, Roumanie, Suisse, Arménie, Allemagne, Pays Basque, Belgique, Macédoine, Portugal, Pologne et d’autres pays d’Europe ont participé. Le but du campement était de se rencontrer avec des jeunes femmes partageant les mêmes luttes et pour être plus fortes en unissant ces luttes. Il y a eu de nombreux ateliers autour de la situation des femmes dans les différents pays et permettant d’apprendre différents outils et techniques pour nous aider dans les mouvements de femmes. Nous avons aussi fait une manifestation dans la ville de Toulouse et rédigé un Manifeste commun. Nous avons donné de la voix à différentes luttes dans lesquelles nous sommes engagées comme le droit à l’avortement, contre l’austérité, les violences contre les femmes, le racisme, l’homo-lesbo-transphobie, le changement climatique, etc.
On s’est retrouvées en 2012 en Roumanie pour le deuxième Campement de Jeunes Féministes d’Europe avec un plus grand réseau incluant des femmes du Chili, du Brésil, de Turquie et de nombreuses féministes d’Europe venant pour la 1ère fois. De nouveau nous avons eu un super campement, qui nous a amené à plusieurs projets et actions collectives. Vous pouvez en savoir plus sur notre blog : http://youngfeministcamp.wordpress.com/
Notre réseau a grandi et s’est développé depuis notre premier campement en 2011 et nous voulons continuer de grandir. Nous avons besoin de votre aide pour nous rencontrer une nouvelle fois en Août cette année (du 5 au 11/08). Cette fois, nous nous rencontrerons au Portugal, où la troika – l’alliance du FMI, de la Commission européenne et de la Banque Centrale Européenne – avec les gouvernements qui soutiennent leur politique a dévasté le pays depuis 2 ans.
Cette année nous voulons continuer à nous étendre en incluant plus de pays d’Europe de l’est comme la Bosnie Hérzegovine, la Croatie, la Bulgarie, le Montenegro … et pous inviter des femmes des Philippines, de Tunisie et du Kenya. Nous croyons qu’il est important de mettre en lien les femmes malgré les difficultés politiques et les barrières culturelles afin de briser celles qui ont été construites entre nous pour nous garder faibles et divisées.
Le chômage, la précarité et la pauvreté ont augmenté, hypothéquant la vie de la plupart des gens, et notamment de millions de femmes. Le droit à la santé sexuelle et reproductive devient de plus en plus un mirage pour nombre d’entre nous. Le Portugal est un des seuls pays européens à avoir vu la différence entre les salaires des hommes et ceux des femmes augmenter. Les violences faites aux femmes ont aussi augmentées et se sont intensifiées.
Alors que les années précédentes, nous étions financées par le programme Jeunesse de l’Union Européenne, notre financement de cette année est encore incertain. Nous savons que ces campements ont été des moments cruciaux dans nos vies de jeunes femmes en lutte pour mettre fin aux violences et aux injustices dans nos vies, nos communautés, nos pays. Nous avons vu nos luttes réaffirmées, rendues plus fortes et connectées aux luttes des autres jeunes femmes du réseau des Jeunes Féministes d’Europe des campements des 2 dernières années. Et nous croyons qu’il est important de continuer de se rencontrer, de partager des idées et des exemples de luttes, des succès et des échecs, d’engager encore des conversations parfois difficiles entre nous, de casser les stéréotypes et de collaborer pour rendre le monde meilleur pour toutes les femmes.
Votre contribution nous permettra de nous rencontrer en août et de continuer de construire le mouvement. En donnant, vous faites aussi part de ce mouvement qui travaille pour en finir avec la pauvreté, le racisme, l’homo-lebo et transphobie, et avec toutes les injustices subies par les femmes dans les différents pays. Si nous atteignons notre objectif de budget, nous pourrons inviter des femmes d’autres pays en dehors d’Europe pour rejoindre nos luttes collectives et devenir plus fortes dans l’unité. Si nous n’atteignons pas totalement notre but, nous pourrons …
7 000€ Campement pour 30 jeunes femmes sans remboursement des voyages
10 000€ – Campement pour 60 jeunes femmes sans remboursement des voyages
15 000€ – Campement pour 60 jeunes femmes avec remboursement de certains voyages
25 000€ – Campement pour 60 jeunes femmes avec remboursement de 70% des voyages pour toutes.
Tout d’abord, une vidéo du camp jeune féministe de l’année dernière qui s’était déroulé en France, près de Toulouse (à Terre Blanque plus précisément).
Camping Européen de Jeunes Féministes par stephane_coillard
Pour en savoir plus sur le camp de l’année dernière et pour revivre ces moments avec nos deux camarades qui y étaient:
http://www.collectif-debout.org/2011/07/09/camp-jeunes-feministes-deurope-du-9-au-17-juillet-2011/
http://www.collectif-debout.org/2011/08/24/souvenirs-du-camp-jeunes-feministes-deurope-en-vrac/
Et ce n’est pas fini! Cette année aussi a eu lieu un camp d’été réunissant une cinquantaine de féministes d’Europe, mais aussi du Brésil et du Chili. Celui-ci se déroule en Roumanie.
Pour les suivre:
– En photo
– Sur le blog du campement des jeunes féministes d’Europe
– Mais aussi sur facebook « Summer camp of young feminist ».
Par ailleurs, le collectif Debout! soutient la campagne de la coordination européenne de la marche mondiale des femmes intitulée « Les gouvernements ont une dette envers les femmes, pas envers les banques! ». Celle-ci se déroulera du 17 octobre 2012 au 8 mars 2013. Ci-dessous le texte explicatif.
« La Coordination Européenne de la Marche Mondiale des Femmes, réunie à Romans (France) du 1er au 3 juin, a constaté avec indignation l’aggravation inquiétante des conditions de vie des femmes sur notre continent.
Dans le Sud de l’Europe (Galice, Portugal, Grèce…), la diminution brutale des revenus – à cause des licenciements, des baisses de salaires et des retraites – combinée avec le démantèlement des services sociaux qui augmente le travail gratuit des femmes, a drastiquement atteint le niveau de vie de centaines de milliers de femmes et de familles.
Les politiques d’austérité servant à la sauvegarde des intérêts privés du capital, sont les mêmes dans tous les Pays, à différents degrés. Nous refusons d’en être dupes.
La MMF Europe commencera le 17 octobre, avec toutes les associations et organisations qui le désirent, une campagne européenne massive contre les mesures d’austérité qui pénalisent les femmes. Elle mettra en place une série d’actions simultanées dans les différents pays, pour dénoncer les vrais responsables de la crise de la dette et exiger un vie digne pour toutes, sous le slogan » Les gouvernements ont une dette envers les femmes, pas envers les banques ».
La Coordination européenne de la MMF s’est opposée frontalement aux attaques conservatrices croissantes contre le droit à l’avortement et à l’autodétermination des femmes, notamment en Turquie où le premier ministre veut faire abolir par le Parlement la loi qui permet l’IVG dans les 10 premières semaines.
Également, elle a exprimé sa solidarité avec les femmes grecques qui ne luttent pas seulement en ce moment contre les impositions de l’UE en matière économique, mais aussi contre l’incarcération scandaleuse et raciste par les autorités de femmes porteuses du VIH.
Changez la vie des femmes pour changer le monde pour changer la vie des femmes pour… ! »
(Article publié dans le journal Résister #6)
Soudain, il y a quelques mois, les associations d’aide aux femmes ayant subi un (ou des) viols ont été submergées d’appels. Soudain, ces femmes qui taisaient ce qu’elles ont vécu sont sorties du silence pour solliciter une aide, une réparation et parler de ce qu’elles vivent. Mais que s’est-il passé pour en arriver là ?
Une femme de ménage guinéenne, vivant aux États-Unis, a porté plainte pour agression sexuelle contre un homme important. Peut-être ignorait-elle la position de pouvoir politique de cet homme, elle dénonçait une prise de pouvoir sexuel obtenue par la violence. Plus tard, une autre parlera du même crime, par le même homme, en France cette fois.
Après un constat médical des marques de violence et de la véracité d’une relation sexuelle, une enquête est entamée pour évaluer la moralité de cette femme. Puis l’état de New York rejette la plainte au civil car la moralité de cette femme ne la rend pas « crédible » et le jury risquerait de ne pas la croire, et cet homme est accueilli en héros dans son pays, comme s’il avait été blanchi. Mais alors, qui a été salie ? Est-ce que cela signifie qu’une femme qui a menti un jour peut être violée toujours ?
Les médias se délectent de cet évènement au cœur de l’actualité, hommes et femmes politiques minimisent le crime de viol, assurent qu’un homme dans sa position ne pourrait abuser d’une femme de basse position. A-t-on jamais tant entendu clamer la présomption d’innocence ? Alors même que dans de très nombreux cas, la victime de viol ne bénéficie même pas de la « présomption de crédibilité » ! Et où était cette présomption d’innocence quand Julien Coupat, de Tarnac, a été enfermé plus de 6 mois dans une prison sans aucune preuve ?…
Le viol est-il un crime ? Et bien depuis très peu de temps en France. Ce n’est qu’en 1980 que la loi condamne le viol : le « devoir conjugal » n’a été aboli qu’en 1990 , et ceci grâce à l’action des féministes, aujourd’hui souvent décrites comme « ringardes ». Et dans le monde ? Seuls 16 pays ont des lois faisant spécifiquement référence aux agressions sexuelles. Mais même avec une législation adéquate, aucun pays n’applique la loi en totalité [1]. En moyenne dans le monde, près d’une femme sur cinq sera victime de viol ou de tentative de viol au cours de son existence. Et avant ? Avant c’était un fait social tu. Tu car la personne violée portait la honte et était réduite au silence ; est-ce que cela a changé en 21 ans ? Aujourd’hui les violeurs reconnus sont présentés comme des psychopathes. On continue d’ignorer que le viol est un phénomène de société considérable, et que la plupart des viols sont commis par une personne connue de la victime [2], dans le cadre familial ou amoureux notamment, et que 49 % des viols sont commis sans aucune violence physique. Les violeurs condamnés représentent 2 % des auteurs de viols. Pour environ 200 viols par jour en France, 4 violeurs sont reconnus comme violeurs et condamnés par la justice.
Pourquoi ? Premièrement parce que les victimes gardent le silence la plupart du temps, car redoutant les conséquences dans cette société patriarcale imprévisible, et ne porteront jamais plainte, la prescription de 10 ans aidant [3]. Deuxièmement car – quand elle s’y intéresse – la justice tranche rarement sur ce qui se passe en privé et dont la véracité repose sur deux versions contradictoires. Cela a pour conséquence d’inciter les victimes à ne pas se lancer dans une procédure juridique et voir la « justice » abandonner les poursuites en relaxant les responsables sans les inquiéter – même lorsqu’il y a aveux ! – et laisser les victimes vivre dans la peur et la détresse. Alors, 98 % de coupables de « s’être fait violer » ?
Croit-on vraiment que l’on vit dans un monde où traiter des êtres humains comme des objets sexuels est condamné par la société ? Où l’on respecte une femme autant qu’un homme ? Pourquoi apprend-on aux filles et aux femmes à ne pas « se faire violer » ? Pourquoi n’apprend-on pas aux hommes à ne pas violer ? 96 % des auteurs de viol sont de sexe masculin et 91 % des victimes sont de sexe féminin [4]. Quand une femme dit « non » : ça veut dire « non ». Le viol a cette particularité d’être un crime dont la victime se sent coupable et le violeur innocent.
Savez-vous que l’on connaît très bien le fonctionnement biologique du plaisir masculin mais qu’on étudie peu le plaisir féminin ? (Par contre on connait bien la biologie de la reproduction.) Le plaisir de la femme, s’il n’est pas reconnu à sa juste dimension, n’est pas secondaire… On dit d’un homme qu’il est séducteur, on dit d’une femme que c’est une salope voire une pute…
Les victimes ordinaires seront-elles gardées dans le silence des rouages d’une société qui n’est jamais sortie de ses relents de machisme, où la discrimination sexiste dont les femmes font l’objet font naître les violences et leur si faible contestation ? Après tout, « il n’y a pas mort d’homme » [5].
Le déroulement de cet évènement extraordinaire et sur-médiatisé, c’est le déroulement ordinaire et silencieux du parcours de celles qui dénoncent le viol qu’elles ont subi : « C’est un homme bon, il n’a pas pu faire ça » ,« elle invente » , « elle était consentante » , autrement dit « on ne veut pas voir, qu’elle se taise »… Sauf que maintenant elles ont osé parler.
Céder n’est pas consentir, le viol est un crime contre l’humanité et un crime contre les femmes. Des camarades de la Marche Mondiale des Femmes étaient là pour le faire savoir, dimanche 11 septembre, place des Vosges à Paris, sous les fenêtres de cet homme, notoirement incriminé à diverses reprises pour sa violence à l’égard des femmes, et de sa femme fidèle à ses côtés. Le weekend suivant, c’était à l’appel de Tristane Badon , victime elle aussi d’un machiste plus conquérant que jamais, que les femmes se mobilisaient. Des cris pour porter la parole des femmes qui en ont marre que le viol ordinaire soit minimisé. Des cris pour qu’on cesse de passer sous silence l’énorme poids social de ces viols. Des cris féministes qui raisonneront tant que l’injustice gouvernera par la peur et la violence, parce que l’avis des uns vaut plus que la vie des autres.
[1][UNIFEM, Nations unies, 2003]
[2][74 % selon les statistiques de la permanence téléphonique nationale Viols Femmes Informations]
[3][seul 1 viol sur 11 fait l’objet d’une plainte (ENVEFF)]
[4][statistiques concordantes du ministère de la Justice et du CFCV, Collectif Féministe Contre le Viol]
[5][Jack Lang, 16 mai 2011]
Le collectif Debout ! – collectif féministe, nancéien et mixte
www.collectif-debout.org
contact @ collectif-debout.org
Réunions le 2ème mercredi de chaque mois, de 19h30 à 22h, au Comoglio’resto, 3 rue de l’île de Corse à Nancy, dans la salle de réunion.
Pour aller plus loin :
* Collectif féministe contre le viol – www.cfcv.asso.fr – 0 800 05 95 95
* Brochure « En finir avec les violences machistes » – www.culina.herbesfolles.org rubrique « Brochures » – Distribution de versions papier dans les infokiosques de CULINA
* Marche Mondiale des Femmes – www.mmf-france.fr
Nous, féministes individuelles, associations féministes, syndicats et partis politiques, tenons à réaffirmer que la lutte contre les violences faites aux femmes est une lutte première pour atteindre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, et que nous continuerons à la mener envers et contre tout.
Nous réaffirmons que les violences sexuelles ne sont pas du domaine du privé, du domaine de la drague et de la séduction. Elles sont du domaine public car elles tombent sous le coup de la loi.
Lire le tract complet.
À cette occasion, le collectif Debout ! prépare une action surprise de sensibilisation.
Nous avons également ajouté sur notre site des informations utiles aux femmes localement victimes de violences : Vous êtes victime ?
Les violences, toutes les femmes connaissent : elles peuvent aller crescendo, de l’insulte au meurtre, en passant par le viol, du sexisme ordinaire au crime…
Ce dimanche 11 septembre 2011 s’est tenu un rassemblement contre le viol, sous les fenêtre de DSK, à l’appel de la Marche Mondiale des Femmes.
Voir des vidéos ici et là et ici aussi.
L’abandon des charges contre DSK nous démontre encore une fois le profond sexisme du système judiciaire. Aux États-Unis comme en France, le viol est un crime, c’est inscrit dans la loi ! Pourtant, 98% des viols sont impunis. Loin de s’améliorer, les fiascos judiciaires comme celui de DSK sont monnaie courante. Le déni de justice succède à la violence, et les victimes de viol sont rejetées dans le silence, la culpabilité et l’insulte publique.
Pour environ 200 femmes violées par jour en France, 4 violeurs seulement sont reconnus comme violeurs et condamnés !
Ensemble, maintenant, brisons le silence !
Exigeons la justice pour les femmes ! Dénonçons ces crimes contre notre humanité !
Pas de justice, pas de paix !
Un grand bravo aux camarades parisiennes pour cette démonstration !
Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche !
Je reviens d’un camp de jeunes féministes d’Europe : une semaine entre jeunes féministes radicales, une semaine d’échanges, de partages, de vie en mode auto-gestionnaire, une semaine entre femmes … Et quelles femmes !
Des féministes d’Arménie, de Pologne, du Portugal, de Galice, du Pays Basque, de Macédoine, de Suisse, de Belgique, de France, du Brésil, du Québec, du Chiapas, de Roumanie… Avec toutes en commun ce désir de lutter contre la domination masculine dans nos sociétés et de nous fédérer pour avoir plus de poids, pour agir ensemble et étendre notre lutte.
Une semaine à n’employer que le pluriel féminin [A ce moment, je dois reconnaître que cela n’était pas évident car la force de l’habitude du masculin pluriel a persisté tout au long du camp par moments] ; une semaine à se re-questionner sur le genre, la sexualité, la prostitution, le travail… le monde qui nous entoure et dans lequel nous vivons finalement ; une semaine à échanger des pratiques d’auto-défense, de débat démocratique, de ré-appropriation de nos corps, d’analyse, de communication … [attention listes non-exhaustives!]
Et en point d’orgue la rédaction d’un texte politique commun à retravailler dans nos pays [Découverte d’une certaine « fracture » entre l’est et l’ouest de l’Europe, au sujet du rejet du capitalisme et de son lien avec le patriarcat particulièrement], une manifestation haute en couleurs dans les rues de Toulouse [Slogans en anglais, espagnol et français principalement, ambiance festive…] et une grande fête [Un véritable lieu d’expression du féminisme alcoolique, concept que je ne maîtrise pas encore malgré ma maîtrise des deux concepts séparément] …
Je ne trouve pas de mots pour décrire la force d’une telle expérience, sa richesse surtout.
[…]
Être sans hommes, be without men… That was really great ! [Oui, nous avons beaucoup parlé anglais]
La non-mixité peut paraître une voie extrême – fermée à certainEs et pourtant quelle semaine riche en partage et ouverture !
Nous avons trouvé dans l’espace non-mixte créé par ce camp un réel espace de confiance, d’expression et de partage :
Plus de 60 femmes variées en tant de points et prêtes à échanger ensemble, se comprendre, et s’allier dans la lutte contre le patriarcat et l’hétéro-sexisme.
Plus de 60 femmes libres du regard et de l’emprise masculine durant une semaine.
Plus de 60 femmes poilues/non-poilues, avec/sans soutient-gorges, cheveux courts/longs/…, en pantalons/shorts/jupes/robes/…, en tongs/baskets/escarpins/bottes/…, lesbiennes/bi/hétéro/…, chômeuses/salariées/universitaires/étudiantes/mères/…, … , toutes bien loin du stéréotype de la féministe anti-hommes, moche, agressive et frustrée tant véhiculé.
Plus de 60 féministes de tout les coins de l’Europe et même d’ailleurs.
… … …
Difficile d’expliquer la force de ce mélange et la force de la non-mixité lors de ce camp :
Des AG, des ateliers, des débats où chacune-toutes s’écoutaient et tentaient de comprendre ce que disait l’autre. [Dont un débat sur la prostitution calme et sans conflits, chose fort rare dans les milieu féministe parait-il!]
Une vie quotidienne de partage des tâches qu’elle soient marquées du genre masculin ou féminin. [mémorable séance de débouche-évier et inoubliables séances de vidanges des toilettes sèches et de cuisine collective !]
Des échanges marqués par le respect et l’absence de domination. [J’avoue à m’être attendue à plus de rapports de domination entre femmes mais notre réel désir d’absence de domination entre individuEs a été plus fort]
Un moment réel d’émancipation des femmes dans notre société patriarcale.
Des moments d’échanges informels faits de découvertes, de débats argumentés sans tentative de domination. [Quel débat extra-ordinaire à propos de l’anarchisme et de son application avec une féministe se définissant comme « liberal », le tout sur la base d’une maîtrise de l’anglais fort limitée et d’un féminisme alcoolique beaucoup moins limité]
Des moment d’intimité et de partage, sans jugement et en confiance. [Sans oublier L. jouant du violon les pieds dans l’eau de la rivière, et M. et moi nous baignant et ricochant les pierres nues dans la fraîcheur du courant]
… … …
[…]
J’évoquais entre crochets le débat sur la prostitution, j’ai pris de nombreuses notes lors de ce débat mais mon étourderie m’a fait perdre l’ensemble des notes prises lors du camp. [Je préfère accuser mon étourderie plutôt que moi, non mais!] Voici donc mes quelques souvenirs de ce débat, passés au filtre de ma subjectivité.
Globalement un large consensus s’est établi sur la revendication de la non-criminalisation des prostituées, c’était un point important pour nous toutes. La possible criminalisation des clients a également été abordée. Toutefois, un argument fort contre cette idée a été également soulevé : cela pourrait encourager une totale invisibilité des prostituées, avec les dangers inhérents à un enfermement encore plus important de celles-ci.
Par ailleurs, une large dénonciation et un refus de toutes les formes d’exploitations sexuelles étaient également partagé. Partagé également le fait de ne pas mélanger les termes de prostitution et d’exploitation sexuelle : Il existe de nombreuses formes d’exploitations sexuelles et la prostitution ne semble pas toujours pouvoir être considérée comme une exploitation sexuelle. C’est là qu’intervient la notion de « libre-choix » et que les argumentations développées ont pu diverger.
En effet, il semble assez facile de se positionner au sujet de la prostitution forcée. Si la personne se prostituant n’a pas choisi de le faire, il paraît essentiel de pouvoir la soutenir et l’aider à sortir d’une vie qu’elle n’a pas choisi. Toutefois, qu’est-ce qui peut nous permettre de définir le fait qu’une personne ait « réellement choisi » la prostitution ou non ? Certaines personnes revendiquent ce libre-choix, d’autres sont concrètement dans des situations de prostitution forcée, mais quid de la pression de la société patriarcale et de marchandisation sur les personnes revendiquant un libre-choix ? En définitive, la question de la réalité du libre-choix de façon générale étant un débat relativement métaphysique – à mon sens –, nous nous sommes appliquées à réfléchir et travailler sur les avancées concrètes que nous pourrions partager et revendiquer sur la thématique de la prostitution.
Ainsi, un large consensus s’est établi sur l’importance de la reconnaissance des prostituées comme travailleuses devant avoir les mêmes droits sociaux et le même droit du travail que les autres travailleuses. Nous avons également, ensemble, souligné l’importance de la dénonciation de la stigmatisation dont souffrent certaines prostituées.
Toutefois, ces revendications ne permettent aucunement d’éluder le débat opposant les partisanes de l’abolition et celles de la légalisation, sans oublier le large panel de positionnements intermédiaires possibles. Plusieurs pays ont déjà légalisé la prostitution. Certaines participantes au débat ont ainsi rappelé que ce type de législation n’avait pas toujours eu les effets attendus. Par exemple, en Allemagne, le croisement de la légalisation de la prostitution et de l’obligation d’emploi des chômeurSEs, a pu produire des effets « pervers » : certaines chômeuses pouvant se retrouvées dans l’obligation d’accepter une offre d’emploi de prostituée ; quid alors du libre-choix ?
La problématique abolition-légalisation-et-autres-opinions est une problématique complexe soulevant finalement de nombreuses autres questions dont voici quelques exemples :
Si l’on considère la prostitution comme un « symptôme » de la domination masculine dans nos sociétés, quid de la prostitution masculine ? Mais la prostitution tournée vers des clients masculins n’est-elle pas la forme la plus fréquente de prostitution qu’elle touche les femmes, les hommes, les enfants ?
Mais aussi, en quoi l’abolition de la prostitution permettrait de réelles avancées dans la lutte contre le patriarcat, disparaîtrait-elle réellement alors que la domination masculine de la société demeurerait ? L’abolition de la prostitution ne criminaliserait-elle pas encore plus les prostituées ?
Par ailleurs, quelle différence entre « vendre » son corps à des fins sexuelles et vendre son corps à d’autres fins comme conduire, porter, nettoyer entre autres ? La prostitution est-ce vendre son corps ou vendre un service (comme un autre) ?
Ainsi, la question de la « sacralisation de la sexualité » dans nos sociétés judéo-chrétienne peut être également soulevée : pourquoi considérer l’acte sexuel comme un acte de la vie quotidienne différent des autres ?
Et pourquoi considérer que les hommes ont plus de besoins sexuels que les femmes ? En considérant que le niveau de pulsions sexuelles homme-femme soit égal, pourquoi les hommes auraient « besoin » d’assouvir leurs besoins sexuels en rémunérant des femmes alors que ces dernières semblent être capables d’assouvir leurs besoins sexuels par ailleurs, via la masturbation par exemple ? Mais aussi pourquoi les femmes ne rémunéreraient pas des hommes à des fins sexuelles ?
Le mariage n’est-il pas la première forme de « prostitution » : « se marier c’est avoir un client pour la vie » ? Devons-nous réclamer l’abolition du mariage ?
… … …
Et surtout, comment avoir un débat sur la prostitution alors qu’aucune prostituée n’est présente ? D’ailleurs rien ne dit que c’était le cas …
[…]
Voici le reportage de France 3 Midi Pyrénées sur le camp auquel nous avons participé début juillet.
(Sous-titres disponibles)
On est arrivées hier (vendredi) au camp des jeunes féministes de la marche mondiale des femmes. On attend 70 féministes de toute l’Europe. On va passer une semaine hébergées a Terre Blanque, un campement près de Toulouse.
Voici les photos prises sur place. Chaque jour de nouvelles photos pour raconter la vie du camps…
À très bientôt
[Mise à jour] Toutes les photos ont été ajoutées.
Les semaines passent et les échanges se multiplient ! Enthousiasme à l’idée de se rencontrer bientôt, d’avoir du temps pour discuter, faire la fête, s’apprécier et cons- truire !
Des décisions ont été prises : le campement sera non-mixte et les jeunes femmes de tous âges seront bienvenues. Nous camperons du 9 au 17 juillet 2011, dans un lieu très beau du sud-ouest de la France.
Au groupe de Paris nous travaillons sans relâche à imaginer la vie du campement ; à écrire le projet pour trouver des sous pour financer les voyages, la location du lieu et la nourriture ; à nouer des contacts avec des nouveaux groupes de par l’Europe … Nous avons commencé à lister ce qui, pour nous, semble important de discuter : quels enjeux dans le luttes des jeunes féministes en Europe aujourd’hui ? Et nous voulons savoir ce que VOUS en pensez !! Alors n’hésitez pas à nous l’écrire dès à présent, ou à intervenir, dans la langue que vous voulez, sur le forum : http://youngfeministscamp.catchforum.fr/
Nous avons aussi besoin de vos avis pour organiser le campement : y a-t-il des jeu- nes mamans qui auront besoin de baby-sitter ? Préférez-vous marcher dans la natu- re, ou envahir l’espace public avec nos revendications ? Qui s’y connait en batuca- da ? …
Cette 2ème newsletter fait le point sur le projet, à diffuser largement à vos contacts européennes !! A bientôt dans l’aventure ! Hâte d’y être…